Faire équipe : une exploration personnelle et collective

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Faire équipe : une exploration personnelle et collective

 

À force d’animer des ateliers, de croiser des dynamiques de groupe, et tout récemment à l’issue de notre séminaire d’équipe… Je m’interroge sur cette notion simple et pourtant insaisissable du « Faire équipe ». Elle me parle. Elle me touche. Et elle m’intrigue.

Alors, je décide de me prêter une nouvelle fois à l’exercice : Faire équipe, ça veut dire quoi ?

 

🚀 Faire équipe, c'est une dynamique qui traverse tous les pans de notre vie

 

Dans le couple, en famille, avec les enfants. Sur un terrain de sport. Dans un projet artistique. Au travail, dans un binôme, une équipe terrain, un CODIR, entre associés, entre formateurs et partenaires.

On pourrait croire que faire équipe demande du temps, de l’histoire partagée, des habitudes ancrées. Et pourtant… il arrive que, dans un atelier de quelques heures, des personnes qui ne se connaissaient pas entrent en résonance, trouvent un rythme, une écoute, un élan commun. Et fassent équipe, le temps d’un instant.

Alors je me demande : Est-ce la clé du succès, ou un simple ingrédient miracle qu’on invoque comme un mantra ? Est-ce une posture, une méthode, une intention… ou tout cela à la fois ? Est-ce une construction lente, ou une disponibilité immédiate ? Et peut-on vraiment ne pas faire équipe, quand on vit, travaille, avance aux côtés d’autres humains ?

 

💭 Un contrat invisible mais réel

 

Faire équipe, ce n’est pas signer un accord. Ce n’est pas formaliser un contrat ou se répartir des rôles sur un tableau. C’est entrer dans un engagement silencieux mais profond, un contrat moral, souvent tacite, mais bel et bien ressenti.

C’est accepter que dans toute relation d’équipe, il existe un équilibre mouvant, parfois fragile, mais nécessaire, entre des polarités qui se tiennent en tension féconde :

  • Avoir des droits, mais aussi des devoirs.
  • Donner, et savoir recevoir.
  • Écouter sincèrement, et oser s’exprimer.
  • Appartenir au groupe, sans renier ce que l’on est.

 

Ce contrat ne s’impose pas. Il se co-construit dans les actes, les attentions, les absences aussi. Il est mis à l’épreuve chaque jour, à travers les décisions que l’on prend, les silences que l’on laisse, les gestes que l’on choisit.

Et il engage chacun, non pas dans une conformité, mais dans une dynamique de réciprocité. Car faire équipe, c’est toujours être en lien de responsabilités partagées.

J’ai le droit d’être entendu·e, mais aussi le devoir d’écouter. J’ai le droit à l’erreur, mais le devoir d’en tirer des apprentissages. J’ai le droit de poser mes limites, mais aussi le devoir de rester disponible, dans la mesure du possible. J’ai le droit de compter sur les autres, mais aussi de pouvoir être celui ou celle sur qui l’on compte.

On ne fait pas équipe par hasard. On le choisit. On l’honore. Et parfois, on doit aussi le réajuster, le réinterroger, voire le réengager.

 

🤝​ L'engagement, le miroir, l'apprentissage

 

Faire équipe, c’est plus que coopérer. C’est dire, de manière explicite ou silencieuse : “je suis là”. Là, c’est-à-dire : présent.e, engagé.e, concerné.e. Pas uniquement dans l’action, mais dans l’intention. Il ne s’agit pas simplement d’exécuter une tâche ou de “faire sa part”. Il s’agit de s’impliquer avec conscience, avec présence. Être en lien avec ce que l’on fait, et avec ceux avec qui on le fait.

C’est aussi accepter le miroir que représente l’autre. Car dans toute équipe, l’autre vient nous refléter. Il me dérange ? Peut-être touche-t-il à une part de moi que je ne veux pas regarder. Il m’inspire ? Peut-être révèle-t-il ce que j’aspire, en silence, à devenir.

Faire équipe, c’est accepter ces reflets, ces tensions fécondes, ces contrastes révélateurs. C’est faire de la relation un espace d’apprentissage. Un lieu où l’on s’ajuste, se confronte, se transforme — à condition d’y entrer avec lucidité et ouverture.

 

🔥​Une écologie du lien

 

Une équipe n’est jamais une structure figée. C’est une matière vivante, en mouvement constant. Un tissu relationnel qui respire, fluctue, parfois se tend, parfois se relâche. Autrement dit : une circulation d’énergie.

Il y a des jours où tout coule : chacun joue son rôle avec fluidité, les gestes s’accordent, les mots s’alignent. Et d’autres où l’on sent que ça coince : des non-dits qui pèsent, des tensions qui s’installent, des postures qui figent. L’énergie d’une équipe, on ne la décrète pas. On l’écoute. On la régule. On la nourrit.

Et cela ne tient souvent qu’à peu de choses : un mot juste au bon moment, un regard complice, une reconnaissance sincère, un petit pas vers l’autre. Ces micro-gestes ont le pouvoir de relancer un collectif tout entier.

Alors faire équipe, c’est aussi cela : avoir la responsabilité partagée de l’atmosphère, du rythme, du souffle du groupe. C’est comprendre qu’une équipe est un écosystème, et que chacun·e en est à la fois acteur·rice et garant·e.

 

🤝​ Les ingrédients essentiels du "faire équipe"

 

Faire équipe ne s’improvise pas. Même si le lien peut naître spontanément, il se nourrit de fondamentaux simples mais puissants.

D’abord, un objectif clair et partagé. Pas un slogan vague, mais un cap que chacun comprend et incarne. Sans direction commune, le collectif s’épuise ou se disperse.

Ensuite, des règles du jeu explicites. Trop d’équipes trébuchent sur des implicites mal posés. Dire comment on fonctionne, comment on décide, comment on communique, c’est sécuriser sans enfermer.

Le cadre, lui, doit être ferme et souple à la fois. Suffisamment structurant pour éviter la confusion, mais assez ouvert pour laisser la place à chacun.

Les rituels comptent aussi. Ce sont ces moments récurrents où l’on se retrouve, où l’on se régule, où l’on se (re)connecte. Ils créent de la stabilité dans le mouvement.

Et puis il y a la parole. Pouvoir dire. Être écouté. Savoir aussi se taire, laisser place. Ce va-et-vient entre expression et écoute est la respiration même du collectif.

Enfin, la reconnaissance. Pas la flatterie, mais la vraie. Celle qui voit, qui nomme, qui valorise. Parce qu’un “merci” juste peut suffire à relancer toute une dynamique.

 

💭 Faire équipe : une réponse humaine à la complexité

 

Il suffit d’ouvrir les yeux : le monde va vite. Trop vite parfois. Il se fragmente, se numérise, s’individualise. On rationalise, on automatise, on optimise. Et dans cette course folle, une question persiste en filigrane : que reste-t-il du lien ?

C’est là que faire équipe prend tout son sens.

Faire équipe, aujourd’hui, c’est un choix. Un vrai. Un choix qui va à contre-courant de l’isolement, de la performance solitaire, du “chacun pour soi”. C’est choisir de créer avec d’autres. De composer avec les différences. De construire du commun, même quand ce n’est pas simple.

C’est dire oui au désaccord, oui à l’imprévu, oui à la complexité. Et c’est oser croire que le lien peut être une ressource, pas un obstacle.

Comme le disait si justement Edgar Morin : « Relier ce qui est séparé, contextualiser ce qui est isolé, humaniser ce qui est automatisé. »

Peut-être est-ce cela, au fond, faire équipe aujourd’hui. Pas un outil de plus, ni une méthode en vogue. Mais une manière d’être au monde. Un art vivant. Un contrat sans papier, mais avec foi. Un engagement dans le lien. Un cheminement, profondément humain.

 

Clarisse Labat

 

Chez Insaho, nous facilitons ces espaces d’équipe en mouvement

Parce que "faire équipe" ne s’enseigne pas, mais se vit, nous proposons chez Insaho des formats immersifs, créatifs et structurants pour permettre aux collectifs de :

  • se reconnecter à leur raison d’être partagée,
  • dépasser les tensions ou les silos,
  • relancer une dynamique d’intelligence collective,
  • expérimenter une autre façon de penser et d’agir ensemble.

Et si faire équipe, c’était aussi cela : se donner un cadre pour se réinventer ensemble ? Nous sommes prêts à vous accompagner dans ce cheminement.

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